Source : Jean-Michel Jakobowicz, ed. Leduc.s
Si la tétine calme le tout-petit les premiers mois de sa vie, c’est souvent toute une affaire pour qu’il la lâche en grandissant. Jean-Michel Jakobowicz, hypnothérapeute à Genève nous offre une séance d’hypnose sur mesure pour l’aider à s’en débarrasser en douceur.

Quand il était tout petit, cet accessoire magique a assuré la quiétude de la maison. Mais maintenant que l’enfant grandit, cela commence à faire mauvais genre quand il parle. Même si on n’a encore jamais vu un ado la mâchouiller, les parents se demandent souvent avec inquiétude si l’enfant va lâcher sa tétine un jour. Pourtant, la faire disparaître du jour au lendemain n’est pas la solution.

Certains parents sont tentés de la donner au Père-Noël ou de fixer une date butoir. « Ce serait une solution trop brutale qui ne serait pas bonne pour l’équilibre de l’enfant », prévient Jean-Michel Jakobowicz, hypnothérapeute et auteur de hypnose douce pour vos enfants (ed. Leduc.s). L’hypnose permet de préparer l’enfant en douceur afin qu’il la lâche de lui-même.

Quand s’y mettre ?
Tout dépend de l’enfant et des parents. « A partir de 3 ans, à l’entrée à l’école maternelle, le petit peut commencer à travailler là-dessus », note Jean Michel Jakobowicz. Mais certains seront prêts plus tôt et d’autres plus tard.

Comment faire ?
Pour réaliser une séance d’hypnose, pas besoin d’avoir décroché un master en hypnothérapie. On utilise tout simplement l’histoire du soir, moment privilégié de partage entre le parent et l’enfant. Dans la chambre, l’atmosphère est paisible, l’enfant est déjà dans un demi sommeil à l’écoute de la voix douce et rassurante de son parent. Tous ces éléments sont propices à une séance d’hypnose.

C’est efficace au bout de combien de temps ?
Cette histoire peut être racontée plusieurs jours, plusieurs semaines d’affilée (les enfants ne se lassent pas d’écouter les mêmes histoires). « Pendant ce temps, l’abandon symbolique de la tétine fait son petit bonhomme de chemin dans la tête de l’enfant, explique l’hypnothérapeute. L’hypnose peut fonctionner sur tous les enfants, mais ce n’est pas une baguette magique. On presse sur des boutons, on tâtonne et on finit par trouver la bonne formule. »

Comment inventer une histoire hypnotique ?
Chacun peut inventer sa propre histoire.
– Les mots clés que l’on peut utiliser : Grandir / Se débarrasser de quelque chose / La douceur / La tendresse / La sécurité.
– Un exemple de trame à suivre : Un enfant jette sa tétine dans l’eau pour la donner à un cygne / aux canards / aux poissons.
– Au début de l’histoire, on dit à l’enfant de fermer les yeux et les mains trois fois, ça lui permet d’être acteur. Attention les plus petits peuvent avoir du mal à fermer les yeux, à adapter aux capacités de l’enfant.
Voici un exemple qu’on peut lui raconter.

Votre séance d’hypnose : Le cygne et la plume magique
Aujourd’hui, j’aimerais te parler d’un petit garçon qui s’appelle Théo. Il habite au bord d’un lac.

Tu as envie de le rencontrer ? Pour cela, rien de plus facile. Tu n’as qu’à fermer tes yeux et tes mains trois fois de suite. Attention : ferme les yeux, ferme les mains, une fois ; ferme les yeux, ferme les mains, deux fois ; ferme les yeux, ferme les mains, trois fois. Très bien, très très bien. Tu peux garder les yeux fermés ou les ouvrir, comme tu veux.
Maintenant tu respires bien fort.

Ça y est ! Nous sommes sur le bord du lac. Le petit Théo se promène le long de l’eau. Il a une tétine. Il l’aime beaucoup sa tétine, c’est son amie.

Une maman cygne l’observe. Elle vient tout juste de donner naissance à un bébé cygne. Recouvert d’un fin duvet gris, il est si petit, si fragile.

La maman cygne demande au garçon : « Veux-tu me donner ta tétine ? C’est pour mon petit bébé. Il aimerait bien en avoir une comme toi pour se rassurer. »
Bien sûr, le petit garçon ne veut pas donner sa tétine. Quand il rentre à la maison, il réfléchit. Il se dit qu’il l’aime bien sa tétine, qu’il en a encore besoin.

Le lendemain, il retourne près du lac et il retrouve la maman cygne.
Elle lui dit : « Est-ce que tu veux bien me donner ta tétine pour mon bébé ? En échange, je te donnerais une plume magique ».

Théo aimerait bien avoir une plume magique. Mais voilà, il l’aime bien sa tétine et n’a aucune envie de lui donner. Elle est toujours là pour le consoler la nuit, quand il se sent seul.

Il rentre chez lui. Il réfléchit. Il se dit qu’avec cette plume magique, il pourrait faire beaucoup de choses. Grimper en haut d’une colline, monter sur un cheval et partir au galop, voguer sur les flots à bord d’un bateau pirate. Partir à la découverte du monde comme un grand.

Peut-être qu’il n’en a plus besoin, de sa tétine. Alors que le petit cygne, lui, il est tout petit et il serait tellement content de l’avoir pour s’endormir le soir.

Alors le lendemain, Théo revient au bord du lac. Et la maman cygne est au rendez-vous. Il demande au cygne : « Tu es sûre que ta plume est bien magique ? »

La maman cygne lui répond : « Mais bien sûr qu’elle est magique. Mon amie la fée l’a touchée avec sa baguette et lui a donné plein de pouvoirs magiques. Et avec elle, tu pourras faire des choses extraordinaires. ».

Théo regarde le bébé cygne et il sourit. Il n’a plus peur maintenant. Il sait qu’avec cette plume, il pourra devenir un prince ou un pirate. Il pourra avoir des aventures comme les grands. En plus, il se rend bien compte qu’il n’a plus besoin de sa tétine.

Alors il la jette dans le lac. La maman cygne la donne à son bébé. Et en échange, la maman cygne lui donne la plume magique.

Théo est tout content. Il la met à son chapeau et repart à la maison, impatient de montrer la plume magique à ses copains.

A lire : Hypnose douce pour vos enfants, de Jean-Michel Jakobowicz, ed. Leduc.s

Source: papapositive.fr

Les neuroscientifiques ont démontré que la verbalisation d’une émotion permettait de calmer l’amygdale et le système limbique dans le cerveau. Ceci a pour effet de diminuer l’intensité de l’émotion et de la laisser partir.

Le problème est que le cerveau des enfants est immature et fragile et qu’ils ne possèdent pas forcément les capacités de verbaliser leurs émotions (identification, vocabulaire)

Les tout-petits,eux, n’ont aucun recours interne pour calmer leur amygdale car leur cortex-préfontal, siège des fonctions supérieures du cerveau, est loin d’être opérationnel. Donc, le cortex préfrontal des enfants, c’est…les parents.

Un enfant a besoin de la présence et l’intervention d’un parent pour l’aider à traverser une émotion forte.

D’ailleurs, il s’agit plus que d’une aide puisque si un enfant ressent une forte émotion sans aucune assistance, les hormones du stress envahissent son cerveau, ce qui peut avoir pour effet de détruire des neurones…c’est donc plutôt violent. Quand la non-assistance est récurrente, c’est encore pire. L’enfant s’ »éteint ». Comme nous l’explique Catherine Gueguen :

« Il est très facile d’avoir un enfant sage. Il suffit dès tout petit de ne pas l’écouter, de ne pas l’entendre, de ne pas répondre à ses demandes. L’enfant saisit très vite que ce n’est pas la peine d’appeler, car personne ne vient. Il refoule ses émotions, une partie de lui s’éteint. Il ne saura plus qui il est, quels sont ses besoins et ne demandera plus rien. En grandissant, ses parents auront des difficultés à connaitre cet enfant qui s’exprime si peu.

Par contre, quand ses parents écoutent leur enfant, l’autorisent à exprimer ses émotions, ses besoins, l’enfant sera « plus difficile » les premiers temps car il manifestera ses émotions : ses peurs, ses tristesses, ses angoisses, ses colères. Il ne les refoulera pas. Mais il saura affirmer aussi son bonheur de vivre, son émerveillement, sa gaieté, sa curiosité. Il sera plein de vie et emplira la maison de sa présence joyeuse. Au fil des années, les parents auront beaucoup plus de facilité et de bonheur à élever cet enfant épanoui, confiant, qui exprime ce qu’il est, ses besoins, ses souhaits et avec qui un dialogue pourra s’établir quand il rencontrera des questionnements ou des difficultés. »(via « vivre heureux avec son enfant »)

Tout cela pour vous dire que les enfants ne font pas exprès de ne plus se contrôler en cas de tempête émotionnelle, leur cortex préfrontal est HS. C’est leur cerveau émotionnel qui est aux commandes avec des réactions très basiques : fuite, attaque, immobilité. Ils ont donc besoin de notre intervention. Nous sommes leur cortex préfrontal et nous aidons le leur à se reconnecter et à maturer. Plus nous les accompagnons avec amour et empathie, plus le développement est rapide. De plus, agir ainsi augmentera leur sociabilité car ils apprendront à mieux communiquer avec leur environnement humain.

Concrètement, devant un enfant qui ressent une grosse émotion, nous pouvons :

  • le prendre dans nos bras et le materner car cela provoquera la sécrétion d’ocytocine, une hormone apaisante.
  • se mettre à son niveau et lui dire « Je vois que tu ressens [citer l’émotion] » « Je comprends que tu sois triste » avec une voix calme. Cette reconnaissance émotionnelle est de l’empathie. Elle permet à l’enfant de se sentir écouté et soutenu. De plus, il acquiert ainsi progressivement le vocabulaire des émotions.Et surtout ne pas lui dire :« Arrête » ou encore « ça suffit » ou « c’est rien » ou lui crier dessus. C’est inutile et néfaste à son équilibre. (lire cet article sur les expressions anti-émotion)
  • Autre information à prendre en compte que l’on doit à Isabelle Filliozat : évitons aussi de demander « pourquoi … » un enfant car il peut se sentir coupable ou dévalorisé car cela sous-entend qu’une émotion n’est acceptable que s’il y a une raison valable, raison qui dépend d’un jugement extérieur (celui de la personne qui demande « pourquoi »).

    Attention :

    Les émotions sont contagieuses. Votre colère peut donc être absorbée par votre enfant et réciproquement. Veillons donc à penser à notre cortex préfrontal et gardons notre self-control (notre cerveau émotionnel régulé quoi).

    Une respiration profonde permet par exemple de rester serein. Voilà, on se connecte tranquillement à l’enfant et on l’aide à surfer sur la vague émotionnelle jusqu’à ce que le calme soit revenu.

L’hypnose a montré son efficacité dans le traitement contre la douleur, notamment chez l’enfant, souvent plus réceptif à cette pratique du fait de sa faculté à s’évader dans son imaginaire.

LE MONDE | 04.08.2012
Par Pascale Santi

« C’est une plage avec du sable fin, tu le fais glisser entre tes doigts, on entend des vagues. » Maïmouna, allongée sur un lit, hoche doucement la tête. Anne-Françoise Thiollier, infirmière, parle calmement à la fillette. La petite vient une fois par mois à l’hôpital Robert-Debré, à Paris, pour au moins deux piqûres. « Il y a des fleurs, on pourrait faire un bouquet pour ta maman. Sens cette fleur, sens-la fort. »

L’infirmière continue son récit pendant qu’une autre pique l’enfant. Guidée par la voix, la fillette reste consciente mais son attention est captée. « La distanciation hypnotique influe positivement et permet d’éviter qu’une empreinte négative ne s’installe », explique le docteur Chantal Wood, responsable du centre d’évaluation et du traitement de la douleur à l’hôpital Robert-Debré.

L’hypnose clinique est un outil destiné à apaiser la douleur. Si la technique est ancienne, ce n’est qu’en 1992 que le professeur Marie-Elisabeth Faymonville, spécialiste de la douleur, chef de service au CHU de Liège, en Belgique, y a eu recours pour la première fois pour une anesthésie générale. Cet hôpital a depuis réalisé plus de 7 000 interventions sous hypnose. Très employée en Suisse, cette pratique connaît un fort développement en France.

Surtout utilisées dans le traitement de la douleur, qu’elle soit liée aux soins, aiguë ou chronique (migraines, lombalgies, douleurs cancéreuses), ses applications sont multiples : arrêt du tabac, troubles du comportement alimentaire, phobies, stress, troubles sexuels, etc.

AUTEUR COMPETENCES

Guillaume GAUTIER | Membre de l’équipe MS


 Présentation : La BOUSSOLE

Pas besoin de boussole pour réaliser cet exercice d’auto Hypnose. La boussole ici, c’est vous ! Et plus particulièrement votre tête. En accordant de la liberté de mouvement à celle-ci, vous allez lui permettre de vous faire vivre très simplement un lâcher-prise physique puis mental, propice à l’état d’hypnose.

Durée : 7 minutes – Facile

Un brin de théorie

Cette induction est très simple à mettre en place et ne nécessite aucune connaissance préalable. Le lâcher-prise et les sensations qu’elle apporte vont vous permettre d’être beaucoup plus à l’écoute de vous-même.

Votre tête tient toute seule depuis que vous avez à peu près 6 mois. Vous utilisez pourtant de nombreux muscles pour la positionner en permanence comme vous en avez besoin. Une sorte de prise de contrôle automatique. Interagir sur ce mécanisme inconscient, l’observer et lui redonner sa liberté est une entrée secrète vers cet état particulier que vous connaissez naturellement et que vous allez pouvoir activer à tout moment.

Perdre la boussole pour mieux la retrouver.
Cette technique est tout terrain et se pratique aussi bien dans le métro que chez vous. Toutefois, Il est conseillé de l’apprivoiser dans le calme.


  1.  RESPIRATION 3min.

Assis ou debout, les yeux fermés, commencez par adopter un cycle d’inspire/expire de 10 secondes

(Inspirez pendant 5s – Expirez pendant 5s).
Vous inspirez par le nez en prenant soin de gonfler en priorité votre ventre (comme un ballon) puis vous expirez par la bouche. Percevez les muscles qui se détendent au fur et à mesure que vous respirez.

Ce rythme de respiration (propice à l’état de cohérence cardiaque) va avoir plusieurs effets sur votre organisme ainsi que sur votre psychisme, ce qui va faciliter la suite de l’induction.

  • Gérez le débit d’air de sorte à ce que vous soyez à l’aise avec les 5 secondes
  • Comptez dans votre tête sans vous la prendre (la tête) Soyez vigilant au début à bien respecter ces cycles

 2. ROTATION

La tête libre

2min.

Tout en gardant le rythme de respiration, observez les micro-mouvements dans la tête. Vous devez avoir l’impression que vous participez à ces mouvements à 50%. Les 50% restant étant la part de votre inconscient. Vous faites bouger la tête, en équipe, de droite à gauche et de gauche à droite aléatoirement.

Comme l’aiguille de la boussole qui cherche son Nord sur son axe en plein orage électromagnétique. Les mouvements (rotations) peuvent être amples ou plus réduits.

  • Cherchez en permanence la position de la tête qui vous ait le plus agréable à l’instant
    Quand la tête se fige trop longtemps dans une position, débloquez “manuellement” celle-ci pour continuer l’exploration

(interdit De faire un tour complet)

 


3 SERENITE

Le calme après la tempête

2min.

Au bout de quelques minutes, vous allez sentir que les mouvements se stabilisent dans une position dans laquelle vous êtes bien, prêt à débuter ou à poursuivre un travail (protocole). C’est à dire de demander à votre inconscient de vous guider dans telle ou telle direction pour vous aider à gérer une émotion par exemple, ou à prendre de la hauteur face à un évènement..

Vous pouvez également profiter simplement de cet état et voir où il vous mène.
Si vous intellectualisez encore le moment, retournez à l’étape 2 afin d’approfondir le lâcher-prise mental. Et souvenez-vous, le travail que vous ferez par la suite fera le reste.

idée générale : Profitez
Interdit: se mettre trop se mettre la pression !

Ecrit par : Gérard Cervi – Hypnothérapeute  (Poitiers)

Se poser la question de savoir si l’hypnose est adaptée à l’enfant, c’est comme demander si le jeu et l’imagination sont faits pour lui !

 » L’hypnose, un jeu d’enfant !  »

Alors, se poser la question de savoir si l’hypnose est adaptée à l’enfant, c’est comme demander si le jeu et l’imagination sont faits pour lui. Un enfant est dans le jeu en permanence, dans une recherche de perceptions pour aiguiser ses sens, son apprentissage, pour appréhender tous les stimuli venant de son environnement.
L’état d’hypnose est donc très facilement accessible pour l’enfant, car il y trouve un intérêt immédiat et ludique.

Une histoire qui fait appel aux cinq sens de l’enfant

Pour entrer dans la magie de son monde intérieur, rien de plus simple, il suffit de lui suggérer des situations extraordinaires ou des mondes féériques, de lui raconter une histoire dans laquelle il va se reconnaitre en tant que héros, magicien, chevalier, princesse ou champion…
Il a besoin d’expérimenter et de vivre les évènements avec chacun de ses 5 sens que sont le visuel, l’auditif, le kinesthésique, l’olfactif et le gustatif. Stimuler un ou plusieurs de ces sens va lui permettre d’appréhender son environnement de manière dynamique.

« Faire semblant » la porte d’entrée vers un monde imaginaire hypnotique

Alors, pour qu’une séance soit bénéfique et efficace pour l’enfant, le thérapeute aura tout intérêt à utiliser le jeu, les contes et histoires fantastiques. Ce dernier va faire entrer l’enfant dans un monde imaginaire où il va « faire semblant » avec des « on dirait que… » ou des « c’est comme si… ».
Les portes d’entrée pour mettre un enfant en état d’hypnose sont multiples. Il peut s’agir d’un lieu favori, d’un animal qu’il aime, de son activité sportive ou artistique préférée. Il va pouvoir jouer avec ces suggestions : il peut imaginer des nuages dans le ciel qui deviennent des personnages, des objets magiques, des lettres de l’alphabet qui se transforment…

Au fil du conte, l’enfant devient acteur de son changement

Derrière tous ces jeux et ces pensées « magiques », il y a un protocole thérapeutique précis qui permet d’accompagner l’enfant vers son objectif. Il va pouvoir activer ses propres ressources et engager un changement profond et durable alors qu’il pensera simplement avoir entendu et vécu un conte qui l’aura transporté.

Il existe aussi une autre piste pour accompagner un enfant durant une séance d’hypnose. La démarche consiste à lui faire symboliser son problème. Le thérapeute le pousse à imaginer à quoi ressemble ce dernier : a-t-il une forme et une matière particulière ? Quelle est sa couleur ? Est-ce un objet ou toute autre chose ? Ensuite, il va le guider pour le transformer ou à le métamorphoser afin de s’en débarrasser. L’enfant devient acteur de son changement et tout ça se fait à coup de baguette magique, de rayons lasers « pulvérisants », de forces sidérales, de vaisseaux intergalactiques…

L’hypnose contre les troubles du comportement et de la perception de soi

Par ce système de jeux et de symboles, l’hypnose est particulièrement adaptée à de nombreux problèmes tels que l’énurésie, les terreurs nocturnes, la phobie scolaire, la manque de confiance en soi ou d’estime de soi, les allergies, le stress des examens et des compétitions sportives. Elle permet également d’améliorer les capacités de concentration, la gestion de certaines douleurs et le mal-être.
Cet état hypnotique est finalement un état qui plait vraiment à l’enfant car c’est une autorisation à agir dans un monde imaginaire mais qui, pour lui, est bien réel.

Assisterions-nous au « grand retour » de l’hypnose ? Depuis quelques années, cette technique thérapeutique plus que centenaire semble avoir le vent en poupe : multiplication des livres chez les éditeurs, des forums sur Internet, des conférences, des lettres de nos lecteurs… Tout se passe comme si les possibilités de l’hypnose étaient redécouvertes, tant par les thérapeutes, les psychologues et les médecins, que par le public ; et que sa réputation sulfureuse était en train de s’estomper. Voici donc, en dix questions-réponses, l’essentiel de cette pratique qui semble mettre en jeu les capacités les plus étranges de notre cerveau.

Qu’est-ce que l’hypnose ?
Tous les spécialistes ont leur propre définition et aucune théorie ne fait autorité. Le phénomène hypnotique est si complexe que les praticiens disent volontiers qu’il y a, non pas une, mais plusieurs hypnoses. Seule certitude : ce n’est pas un état de sommeil, mais un état modifié de conscience (EMC), comme le rêve, la transe, la relaxation, les expériences mystiques, la méditation…

La « transe hypnotique » correspond à une modification de la vigilance normale – celle qui nous permet de raisonner et de vivre au quotidien. Mais elle a ses caractéristiques : dans un environnement monotone où rien ne se passe, où les stimuli sont peu intenses, notre cerveau est en « manque » d’informations. Il se met alors à en produire lui-même en puisant des images dans notre inconscient. En quelque sorte, on « rêve » tout en restant conscient. En outre, contrairement à l’état de vigilance normale, où l’attention embrasse de nombreux centres d’intérêt en même temps et passe rapidement de l’un à l’autre, elle est concentrée, en hypnose, sur un sujet beaucoup plus restreint. C’est ainsi que, peu à peu, la personne hypnotisée oublie la réalité extérieure pour entrer dans une réalité intérieure, mais qu’elle vivra comme extérieure.
Seule exception : la voix de l’hypnotiseur continue d’être entendue. Ses mots deviennent un stimulus très particulier qui augmente le pouvoir de la suggestion. Celle-ci provoque alors des changements psychologiques ou physiologiques inhabituels (disparition immédiate de douleurs aiguës ou d’un eczéma, etc.). Pourquoi ? Comment ? Cela est encore à ce jour un mystère…

A-t-elle été prouvée scientifiquement ?
Ses effets, oui. De nombreuses études ont montré qu’une suggestion hypnotique entraîne des réponses neuronales. Exemple, celle menée en 1997 par le Pr Stephen Kosslyn, du département de neurologie du Massachusetts General Hospital de Boston : il a présenté à un groupe de seize personnes une palette de couleurs échelonnées et une palette de dégradés de gris. Les réactions de leur cerveau étaient enregistrées par un tomographe à émission de positrons. Lorsque, sous hypnose, on demandait à chacune de ces personnes de « voir » en couleurs la palette de gris, c’était l’aire occipito-pariétale, l’une des zones de reconnaissance des couleurs, qui était activée : le cerveau avait donc réagi comme s’il voyait de la couleur à la place du gris, ce que demandait la suggestion.

Peut-il se produire des accidents ?
Non. On se « réveille » toujours, quoi qu’il arrive. D’abord parce qu’on ne dort pas ! Ensuite parce que, si aucune suggestion ne l’entretient, le fonctionnement hypnotique se dissipe de lui-même. Quant à la prétendue influence négative de certains hypnotiseurs, entretenue par le cinéma, elle relève de la légende : aucun hypnotiseur ne peut vous forcer à faire quelque chose qui va à l’encontre de vos valeurs morales. L’hypnose n’est pas un lavage de cerveau ! On ne révèle pas ses secrets les plus intimes si on ne le désire pas…

 

 

Opération sous hypnose : une première à l’hôpital de Flers
Mercredi 5 octobre 2016, les médecins du centre hospitalier de Flers ont réalisé une première opération sous hypnose. Une procédure qui est appelée à se développer. 19/10/2016 à 12:02 par Ludovic Lemoine

Mercredi 5 octobre 2016, Nasser Kettani, médecin anesthésiste-réanimateur au centre hospitalier de Flers a un grand sourire à l’heure de rendre visite à Laurence (*), dans sa chambre. Quelques minutes plus tôt, il a utilisé l’hypnose pour anesthésier la jeune femme qui a subi une hystéroscopie.

« C’est une demande de ma part » sourit la jeune femme complètement remise de l’intervention et sereine. Durant trois quarts d’heure, elle était en état d’hypnose au bloc opératoire.

« Je sentais les choses mais sans aucune douleur. J’étais consciente d’être au bloc mais j’étais aussi ailleurs, dans mon souvenir. Cela n’a pas demandé d’effort particulier, simplement de la concentration. »
Lors du rendez-vous avec le médecin anesthésiste, la jeune femme avait évoqué un peu par hasard cette technique.

« J’ai posé la question car j’ai déjà vu des reportages sur l’hypnose mais je pensais que ce n’était réservé qu’à certains hôpitaux. J‘ai déjà subi beaucoup d’opérations avec des anesthésies locales ou générales, j’avais envie d’essayer une autre technique pour éviter les endormissements, le phénomène de réveil… ».
Formé durant un an
Le Dr Kettani vient justement d’achever une formation d’hypnose médicale d’un an.

« Il y a un an et demi, j’ai entendu parler de la pratique de l’hypnose médicale. Je devais faire une formation de chirurgie infantile et j’ai finalement décidé de réaliser une formation d’hypnose médicale. »
L’hypnose est un état dissocié, sentir son corps ici et ailleurs. Cet état de dissociation permet d’oublier la douleur. « On ne s’en occupe plus, on sent mais on n’a pas mal » poursuit l’anesthésiste.

Le Dr André, chirurgien, accepte de pratiquer l’opération sous hypnose.

Favoriser une partie du cerveau
Lors du rendez-vous post opératoire, Nasser Kettani a demandé à la jeune femme de se remémorer un souvenir heureux, symbole de bien-être. Pour la jeune femme, il s’agissait d’un voyage. « Une partie du cerveau humain est très structurée, ne laisse rien au hasard. Et une autre partie est plus artistique, instinctive, permet l’imaginaire : il s’agit de favoriser ce côté plutôt que l’autre » explique le médecin. Mercredi, arrivée au bloc, l’anesthésiste a demandé à la jeune femme de se plonger dans son souvenir, la guidant au son de sa voix. « Je me suis concentrée sur sa voix et mon souvenir » explique la patiente.

Au terme de trois quarts d’heure d’opération, le Dr Kettani l’a fait revenir de son voyage très rapidement.

« En temps normal, il faut plusieurs heures avant de laisser sortir le malade, là, c’est beaucoup plus rapide ».
Au final, Laurence aura été actrice de son opération.

« Le chirurgien m’a demandé de prendre une autre position, ce que j’ai fait ».
Multiples intérêts
Outre l’avantage d’un réveil très rapide, sans phase de léthargie, cette technique permet de diminuer considérablement l’usage d’antidouleur et d’anesthésique.

« Sur une opération de ce type, il aurait fallu refaire une injection en cours d’intervention, cela n’a pas été le cas ».
Bienfaits pour le patient, mais aussi bienfaits économiques en raison du moindre usage de produits médicamenteux et d’hospitalisation.

L’hypnose a de beaux jours devant elle. « Mais on ne peut pas pratiquer l’hypnose pour toutes opérations » poursuit Nasser Kettani pour qui la maîtrise de l’anesthésie traditionnelle reste importante.

« En matière d’anesthésie, nous sommes capables de réaliser des performances extraordinaires. C’est un peu comme appuyer sur un bouton on/off, on peut réveiller ou endormir la personne à la minute prêt. »
L’hypnose, c’est une tout autre approche. Le médecin sera bientôt épaulé dans sa tâche à l’hôpital de Flers par une infirmière anesthésiste qui achève sa formation d’hypnose médicale.

« Tout le monde peut le vivre, c’est le patient qui fait lui-même le travail, je le guide vers ses sensations agréables »

 

 

Par :  Sylvie Rillou – Millot 


Enfants et Ados : il faut dormir plus ! 


L’Association américaine de pédiatrie vient de présenter au congrès sur le sommeil (Sleep 2016) qui se tient à Denver (Etats-Unis) des recommandations relatives à la quantité de sommeil nécessaire pour les enfants et les adolescents à la suite d’une vaste méta-analyse (revue des études existantes). 864 articles scientifiques, tous publiés dans des revues de référence, ont été examinés pendant 10 mois par un groupe de travail réunissant treize experts du sommeil agréés par l’American Academy of Pediatrics et la Sleep Research Society.

Brush, Book, Bed…

Résultat : les moins de 18 ans sont très majoritairement en dette chronique de sommeil et ont donc intérêt – quelque soit leur âge – à privilégier la qualité de leurs nuits. La liste des avantages est longue : amélioration de l’attention, des apprentissages, de la mémoire, de la régulation des émotions, de la qualité de vie et aussi celle de la santé mentale et physique. Ceci afin d’éviter aussi les risques de survenue d’hypertension, de diabète ou encore d’obésité qui sont aujourd’hui bien décrits par les chercheurs. Il faut surtout commencer dès le plus jeune âge avec l’adoption du « Brosse toi les dents, lis et au lit ! », une traduction littérale du message du programme américain « Brush, Book, Bed, »

Mais la fermeté s’impose à tous puisqu’il est recommandé d’éteindre tous les écrans – y compris ceux des adultes – au moins 30 minutes avant le coucher. En outre, aucun ordinateur, téléphone, tablette, liseuse ou écran TV ne doit se trouver dans les chambres. Un principe qui devrait être non négociable. Pour les plus récalcitrants, reste la solution ultime : couper le Wifi… Ces recommandations rejoignent celles de la National Sleep Fondation publiées dans le numéro de juin du journal Clinical Sleep Medicine (voir schéma). Essentielles pour une vie saine, ces bonnes habitudes de sommeil devraient être adoptées dès le plus jeune âge et par le plus grand nombre, insistent – unanimes – tous les spécialistes réunis à Denver.

Temps de sommeil

Par :  Christophe André


“Avec la pleine conscience la vie devient plus vaste”
Propos recueillis par: Fabrice Tellier


Pour le psychiatre Christophe André, la pleine conscience est une clé du bien-être et du bonheur. Méditant enthousiaste, il nous introduit, en trois étapes, à cette technique qui a changé sa vie et peut changer la nôtre.
La vogue de la méditation traverse l’Occident. En une décennie, des millions d’entre nous ont été tentés par cette méthode de recentrage et de pacification venue d’Extrême-Orient. Certains en ont fait un exercice quotidien et souvent cela a changé leur vie. Aujourd’hui, la chose est devenue presque banale, mais reste intrigante : comment un geste aussi simple – arrêter un instant sa course et prendre conscience de ce qui se passe en soi et hors de soi – peut-il suffire à booster notre bien-être, voire à nous ouvrir au bonheur ? Pour éclairer cette énigme, nous avons interrogé le Dr Christophe André, l’un de ceux qui ont introduit en France la « pleine conscience » de Jon Kabat-Zinn, version laïque d’une approche religieuse : la méditation boud­dhiste. Que reste-t-il de la forme de départ, sophistiquée et vieille de plusieurs millénaires, dans l’application moderne dont parlent les magazines ? Christophe André est bien placé pour nous en parler :

« Au départ, la méditation de pleine conscience est une méthode bouddhiste. Il est amusant de constater que l’Orient se met à l’écoute de ceux qui, aujourd’hui, l’enseignent chez nous. L’idée de base est de poser son attention sur tout ce qui compose l’expérience de l’instant présent : notre corps, notre souffle, les sensations de notre peau, les sons alentour, nos émotions, nos pensées… Il s’agit d’avoir conscience de tout cela, mais sans s’accrocher à rien, de garder une attention éveillée et fluide, mais sans intention ni recherche de résultat immédiat. On ne cherche pas à se détendre ni à se relaxer. Il faut juste essayer de se mettre à l’écoute de tout, le plus amplement possible. Pour les bouddhistes, cet exercice constitue une porte d’entrée vers l’exploration des espaces infinis de la conscience universelle. D’ailleurs, j’ai des amis prêtres qui l’utilisent pour calmer les esprits agités de leurs paroissiens avant la messe…

Mais il y a une trentaine d’années, un homme génial, le biologiste américain Jon Kabat-Zinn, a eu l’intuition que cette technique religieuse pourrait devenir un puissant outil d’équilibrage, de santé et de bien-être. Pour cela, il s’est dit qu’il fallait laïciser et simplifier cette démarche, c’est-à-dire :
1) l’extraire de son contexte bouddhiste, de ses croyances et de ses rituels ;
2) en tirer une méthode facile à apprendre, à transmettre et à évaluer scientifiquement. Il songeait en effet à l’utiliser en médecine, mais savait qu’elle ne passerait jamais le portail des hôpitaux et des universités sans une étude de validation rigoureuse. C’est ainsi qu’il a inventé la méthode appelée Mindfulness ou “pleine conscience” (le nom exact est Mindfulness-Based Stress Reduction ou MBSR, “Réduction du stress par la pleine conscience”). Pour les bouddhistes, cette pratique n’était qu’un préambule. Pour Jon Kabat-Zinn, elle était assez puissante pour devenir une fin en soi.

Et ça a marché. On compte aujourd’hui des dizaines d’études scientifiques sur l’utilisation thérapeutique de la pleine conscience, toutes positives. La plus célèbre a été publiée dans la très sévère revue “Archives of General Psychiatry”, généralement fermée aux psychothérapies qu’elle juge trop “floues”. Elle a été menée par un élève de Jon Kabat-Zinn, le psychiatre de Toronto Zindel Segal, lui-même fondateur d’une méthode voisine, la Mindfulness-Based Cognitive Therapy (MBCT), ou “Thérapie cognitive fondée sur la méditation de pleine conscience”. Menée pendant plus de deux ans sur 160 personnes anxieuses et gravement dépressives, l’étude de Segal a prouvé que la méditation était un outil aussi efficace que les antidépresseurs dernier cri. Certes, l’effort est différent : dans un cas, la personne prend une pilule le matin et peut ensuite tout oublier ; dans l’autre, elle doit mobiliser son attention pendant toute la journée. Mais elle change aussi radicalement d’existence. Si j’en juge par ma propre expérience, cela en vaut mille fois la peine. C’est comme si, jusque-là, vous n’aviez pas vraiment vécu : toute votre existence prend une densité extraordinairement nouvelle.

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« L’Hypnose Ericksonienne est une forme de thérapie brève, orientée vers la solution »
Milton Erickson (1901-1980)


L’hypnose Ericksonienne tire son nom du célèbre psychiatre américain Milton H. Erickson, le père de l’hypnose moderne. Loin du spectacle, du « Dormez, je le veux !» L’approche Ericksonienne, plus subtile, souple, majoritairement indirecte et non dirigiste respecte l’intégrité de la personne. Elle profite des ressources importantes de l’inconscient pour amener la personne au changement qu’elle désire. Elle repose en effet sur le fait que la personne possède en elle toutes les ressources et capacités d’adaptation nécessaires pour répondre de manière appropriée aux situations qu’elle rencontre. En faisant travailler conscient et inconscient ensemble, l’hypnose Ericksonienne permet de déclencher les changements utiles à la résolution du problème. Un changement qui devient naturel une fois mis en place.

L’état d’hypnose est un état naturel que vous expérimentez quotidiennement sans le savoir. Il s’agit d’un état agréable où, tout en restant conscient, vous êtes absorbé dans quelque chose : un livre ou un film passionnant, quand vous faites un trajet habituel en étant plongé dans vos pensées, ailleurs, « dans la lune » et que vous vous surprenez à être déjà arrivé à destination. Au cours d’une séance, le praticien en hypnose recréer cet état et l’amplifie pour vous aider à atteindre votre objectif.

L’Hypnose fait l’objet de nombreux livres et recherches il serait bien difficile de résumer tout cela ici. L’hypnose est un outil puissant et efficace pour changer, comme dans beaucoup de pratiques, ce n’est pas tellement l’outil qui compte, c’est la façon dont il est utilisé. Chaque séance est adaptée à chaque personne. Nous sommes tous différents et les approches en séance sont personnalisées.

En dehors de la thérapie, l’hypnose est aussi un formidable outil de développement personnel, d’exploration et de connaissance de soi.